Ce 16 mars 2015, au départ de Châteauroux – même si certains le manifestaient moins que d’autres -, il régnait comme un souffle d’espoir dans le car qui nous amenait à Paris. Bien sûr, on ne croyait pas à un « oui » catégorique, mais cette idée sur un complément d’informations autour du commissaire Daraud qui nous avait été insufflée, ça nous allait bien, tout au moins, on s’en contentait… Nous étions une bonne quarantaine à se dire : « et si cette fois était la bonne ? ».
Arrivés à Paris, Place Saint-Michel, il est à peu près midi. On s’affaire à déployer banderole, photos de Raymond et Gabriel, panonceaux des rues inaugurées… Les maires présents agrafent leur écharpe tricolore. Tous fins prêts à tracter, informer, échanger avec le passant parisien. De leur côté, Jeannine Thiennot, ses deux fils, Thierry et Eric, Helga Pottier, notre Présidente et Léandre Boizeau, Président d’honneur et fervent combattant de l’affaire depuis plus de trente-cinq ans, se rendent au Palais de justice. L’audience est prévue à 13h30.
Place Saint-Michel, beaucoup de gens s’intéressent à l’affaire, on distribue plus d’un millier de tracts, la presse interviewe certains membres du Comité de Soutien… Alors que je me décide à aller prendre un café, mon téléphone m’annonce l’arrivée d’un SMS, c’est Helga. Je lis : « Refus » ! Grand coup de massue !… Dans un sentiment de rage, de révolte et, surtout, d’écœurement, je retourne annoncer la triste nouvelle aux camarades. Abasourdis, les gens ont du mal, cette fois, à cacher leur émotion. Colère, stupéfaction, larmes… se lisent sur les visages.
Le petit groupe revient du Palais. Léandre nous indique la piste qu’il nous faut dorénavant suivre :
« Le magistrat a donné la solution en partant : adressez-vous au législateur pour qu’il fasse en sorte que nous puissions réviser le procès. C’est exactement ce que nous allons faire. La seule solution est d’amender la loi. Dès demain, nous prenons contact avec nos députés et le président de la commission des lois de l’Assemblée nationale ».
14h30, nous reprenons la route, direction le Berry. Dans le car, le silence et l’amertume sont palpables. De toute évidence, il nous faut reconstituer notre énergie…. Puis finalement très vite, à peine passés quelques kilomètres, le naturel reprend le dessus avec cette ferme volonté de ne pas baisser les bras et, coûte que coûte, continuer le combat. Notre opiniâtreté à tout faire pour que justice soit rendue est intacte et unanime !